Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/09/2012

SYRANO: "Ceux qui vivent" (Victor HUGO)

 

SYRANO

"Ceux qui vivent" 

(Victor HUGO)

 

"J’ai toujours été impressionné par l’engagement humain et politique de Victor Hugo. Je me sers souvent de ce poème tiré des « Châtiments » dans des ateliers d’écriture que j’anime pour montrer que l’énergie créatrice peut porter un message, qu’elle a une puissance infinie quand elle porte une contestation, que les mots sont une arme.
J’ai donc fait ce clin d’oeil à Hugo sur ce titre en rappant son poème et en le publiant sur mon troisième album, « À la fin de l’envoi… » (paru en 2010)"
Syrano

29/05/2012

Thomas GUIGNARD: Demain, dès l'aube de Victor HUGO

Thomas GUIGNARD: Demain, dès l'aube de Victor HUGO

 

Poème autobiographique de Victor Hugo – extrait des Contemplations – il a été écrit quelques années après la disparition de sa fille Léopoldine. Victor Hugo commémore sa mort dans un pèlerinage annuel entre Le Havre et Villequier, le village de Normandie où elle s’est noyée et où elle est enterrée.

J’ai écrit la chanson en décembre 2007 ; tous droits réservés par Thomas GUIGNARD (sur un poème de Victor HUGO).

18/05/2012

Sarah MAHDAOUI: "Vieille chanson du jeune temps" (Victor HUGO)

Sarah MAHDAOUI 

"Vieille chanson du jeune temps"

(Victor HUGO)

La musique est avant tout une passion, des moments de partage, des moments qui semblent volés au temps.
Jouer avec les mots tout en sourire, donner la parole à la danse, à la contorsion.
Emprunter quelques mots, se les approprier le temps d’un morceau.

13/05/2012

Sarah NARDON: L'âme en fleur (Victor HUGO)

Sarah NARDON:

L'âme en fleur (Victor HUGO)

 

Sarah Quey et Nausicaa, deux chanteuses, ont unis leurs voix pour interpréter ce poème

27/02/2012

Victor HUGO: "CEUX QUI VIVENT"

 

Une belle interprétation, vivante et juste,

D'Anaïs Gabay, ce mardi 13 octobre 2009,

A l'occasion d'une soirée du Club des Poètes

 30 rue de Bourgogne 75007 Paris 

http://www.poesie.net )

26/02/2012

Fabrice LUCHINI dit Philippe MURAY

 

Fabrice Luchini reçoit dans sa loge avant son spectacle

Au théâtre de l'Atelier, à Paris,

Où il lit des textes de Philippe Muray.

06/02/2012

Gérard PHILIPE lit "BOOZ" de Victor HUGO

 

Gérard PHILIPE lit "BOOZ ENDORMI" de Victor HUGO

 




BOOZ ENDORMI



Booz s'était couché de fatigue accablé ;
Il avait tout le jour travaillé dans son aire ;
Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ;
Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.

Ce vieillard possédait des champs de blés et d'orge ;
Il était, quoique riche, à la justice enclin ;
Il n'avait pas de fange en l'eau de son moulin ;
Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge.

Sa barbe était d'argent comme un ruisseau d'avril.
Sa gerbe n'était point avare ni haineuse ;
Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse :
- Laissez tomber exprès des épis, disait-il.

Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques,
Vêtu de probité candide et de lin blanc ;
Et, toujours du côté des pauvres ruisselant,
Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques.

Booz était bon maître et fidèle parent ;
Il était généreux, quoiqu'il fût économe ;
Les femmes regardaient Booz plus qu'un jeune homme,
Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand.

Le vieillard, qui revient vers la source première,
Entre aux jours éternels et sort des jours changeants ;
Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens,
Mais dans l'œil du vieillard on voit de la lumière.

Donc, Booz dans la nuit dormait parmi les siens ;
Près des meules, qu'on eût prises pour des décombres,
Les moissonneurs couchés faisaient des groupes sombres ;
Et ceci se passait dans des temps très anciens.

Les tribus d'Israël avaient pour chef un juge ;
La terre, où l'homme errait sous la tente, inquiet
Des empreintes de pieds de géants qu'il voyait,
Etait mouillée encore et molle du déluge.

Comme dormait Jacob, comme dormait Judith,
Booz, les yeux fermés, gisait sous la feuillée ;
Or, la porte du ciel s'étant entrebâillée
Au-dessus de sa tête, un songe en descendit.

Et ce songe était tel, que Booz vit un chêne
Qui, sorti de son ventre, allait jusqu'au ciel bleu ;
Une race y montait comme une longue chaîne ;
Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu.

Et Booz murmurait avec la voix de l'âme :
" Comment se pourrait-il que de moi ceci vînt ?
Le chiffre de mes ans a passé quatre-vingt,
Et je n'ai pas de fils, et je n'ai plus de femme.

" Voilà longtemps que celle avec qui j'ai dormi,
O Seigneur ! a quitté ma couche pour la vôtre ;
Et nous sommes encor tout mêlés l'un à l'autre,
Elle à demi vivante et moi mort à demi.

" Une race naîtrait de moi ! Comment le croire ?
Comment se pourrait-il que j'eusse des enfants ?
Quand on est jeune, on a des matins triomphants ;
Le jour sort de la nuit comme d'une victoire ;

Mais vieux, on tremble ainsi qu'à l'hiver le bouleau ;
Je suis veuf, je suis seul, et sur moi le soir tombe,
Et je courbe, ô mon Dieu ! mon âme vers la tombe,
Comme un bœuf ayant soif penche son front vers l'eau. "

Ainsi parlait Booz dans le rêve et l'extase,
Tournant vers Dieu ses yeux par le sommeil noyés ;
Le cèdre ne sent pas une rose à sa base,
Et lui ne sentait pas une femme à ses pieds.

Pendant qu'il sommeillait, Ruth, une moabite,
S'était couchée aux pieds de Booz, le sein nu,
Espérant on ne sait quel rayon inconnu,
Quand viendrait du réveil la lumière subite.

Booz ne savait point qu'une femme était là,
Et Ruth ne savait point ce que Dieu voulait d'elle.
Un frais parfum sortait des touffes d'asphodèle ;
Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala.

L'ombre était nuptiale, auguste et solennelle ;
Les anges y volaient sans doute obscurément,
Car on voyait passer dans la nuit, par moment,
Quelque chose de bleu qui paraissait une aile.

La respiration de Booz qui dormait
Se mêlait au bruit sourd des ruisseaux sur la mousse.
On était dans le mois où la nature est douce,
Les collines ayant des lys sur leur sommet.

Ruth songeait et Booz dormait ; l'herbe était noire ;
Les grelots des troupeaux palpitaient vaguement ;
Une immense bonté tombait du firmament ;
C'était l'heure tranquille où les lions vont boire.

Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth ;
Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ;
Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l'ombre
Brillait à l'occident, et Ruth se demandait,

Immobile, ouvrant l'œil à moitié sous ses voiles,
Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles.

Victor HUGO